Le prochain colloque de l’Académie des Controverses et de la Communication Sensible est organisé en partenariat avec GER Communication Environnement Sciences et Société. Ce colloque Vent Debout ! Dynamiques communicationnelles, mobilisations écologiques et participations citoyennes aura lieu à l’Université Paris-Panthéon-Assas les 23 et 24 novembre 2023.

Vous pouvez vous inscrire dès maintenant : https://vent-debout.sciencesconf.org/registration

La programmation est disponible ici : https://vent-debout.sciencesconf.org/program

Compte rendu de notre conférence

Le 21 mars dernier, l’Académie des controverses et de la communication sensible organisait un séminaire en ligne sous le thème du greenwashing. Près d’une soixantaine d’auditeurs ont pu observer ces échanges offrant un regard international sur le greenwashing, rendu possible grâce à une diversité d’intervenants en provenance de la Suisse, de la France, du Québec, du Maroc et de la Belgique.

Anne-Marie Cotton de l’Université de Gand a ouvert la discussion en nous expliquant que bien que les citoyens belges s’intéressent beaucoup au changement climatique, ils ont du mal à trouver des informations fiables. En réponse, le gouvernement belge a créé le site climat.be. Cela dit, il va sans dire que le problème de l’écoblanchiment subsiste et représente un frein à la transition vers une économie plus durable. Le gouvernement a ainsi envisagé plusieurs mesures pour mieux informer les consommateurs, telles que la création d’un score de réparabilité des produits, une certification fiable du contenu recyclable et l’obligation de fournir des informations sur les mises à jour de logiciels à des fins de recyclage. Le gouvernement met également en garde les consommateurs contre les pratiques de greenwashing en donnant des trucs et astuces pour mieux le repérer. Par exemple, ces compagnies utilisent souvent des termes vagues et généraux donnant l’impression de ne pas avoir d’impact négatif sur l’environnement. Madame Cotton conclut en présentant diverses initiatives permettant aux médias, aux citoyens et au gouvernement de mieux se renseigner sur ces pratiques.

Albin Wagener, enseignant-chercheur en analyse de discours, affilié à l’Université Rennes 2 et à l’INALCO, nous a ensuite parlé de l’écoblanchiment et de ses impacts en France. Les effets négatifs du greenwashing sont nombreux, notamment une perte de confiance et de crédibilité, en plus d’une perception de tromperie. Monsieur Wagener poursuit avec les mesures spécifiques en France, en présentant l’Agence de la transition écologique (ADEME), chargée des questions environnementales sur le territoire. L’ADEME dispose notamment d’un outil en ligne permettant aux consommateurs français de vérifier si une activité est respectueuse de l’environnement ou non. Au niveau légal, il existe également la Loi sur le climat et la résilience, adoptée en 2021, et qui vise notamment à prévenir le greenwashing.

Ambre Creux Martelli, étudiante à la maitrise à l’Université de Québec à Montréal, nous a présenté son projet de recherche sur le discours de la mode durable, en se concentrant sur trois marques : Marine Serre, Ganni et Boohoo. Elle se questionne à savoir si la mise en discours de la mode durable relève de l’écoblanchiment. Pour ce faire, elle a mené une enquête de trois mois sur les comptes Instagram de ces marques et a comparé l’approche en matière de discours sur la mode durable. Quatre indicateurs ont été analysés : le champ lexical entourant la nature, l’utilisation de la couleur verte, l’utilisation d’écolabels, de fake labels ou d’appellations créées par la marque et un visuel qui inclut des photos de paysage ou encore de la nature de la nature. Les résultats permettent de conclure que les stéréotypes visuels et textuels associés à l’écoblanchiment sont effectivement réutilisés de manière décomplexée par des marques au modèle d’affaires le plus durable.

Julien Intartaglia, doyen de l’Institut de la communication et du marketing expérientiel et professeur ordinaire HES à la HEG Arc Neuchâtel en Suisse nous a présenté une étude de cas sur l’écoblanchiment en Suisse. Il nous réfère ainsi à une enquête réalisée pour le Crédit Suisse en 2022, qui révèle que 39 % des citoyens suisses sont préoccupés par l’environnement. Le greenwashing fait également l’objet d’un encadrement au niveau légal, via une loi qui permet de contrer la concurrence déloyale. Cette loi permet d’infliger une amende aux entreprises qui communiquent des informations inexactes ou trompeuses par le biais de la publicité ou d’autres canaux de communication. Un consommateur peut également s’adresser à la Commission suisse pour la loyauté, qui elle peut exiger qu’une entreprise prouve l’exactitude de ses déclarations environnementales. Monsieur Intartaglia conclut en discutant de l’impact de la loi et des limites du pouvoir de la Commission. 

Karine Johannes, de l’Université internationale de Rabat nous a parlé des spécificités du greenwashing au Maroc. Effectivement, le développement rapide de l’économie marocaine a entraîné des inégalités croissantes, notamment l’accès à l’éducation, à la santé et à l’emploi. L’aggravation des conséquences climatiques est un autre revers de ce développement rapide, alors qu’on assiste à une augmentation de l’empreinte écologique et une diminution de la biocapacité. Le Maroc a mis en place des moyens institutionnels pour répondre aux risques environnementaux, y compris la constitutionnalisation de l’environnement et du développement durable comme étant des droits fondamentaux, la création d’un ministère de la Transition Écologique et du Développement durable, et la mise en place d’une Stratégie nationale de Développement durable pour passer à une économie verte et inclusive d’ici 2030. 

Enfin, nous avons conclu ce séminaire avec madame Laetitia Montero, qui travaille pour le Programme des Nations Unies pour l’environnement. Elle débute en nous informant que bien qu’il reste beaucoup de travail à faire avant d’en arrivant à un cadre international, il existe quelques initiatives qui rassemblent divers acteurs de la société civile, notamment l’initiative One Planet Network. Madame Montero nous explique que quatre domaines principaux sont visés par cette initiative : les guides de bonnes pratiques contre l’écoblanchiment, les écolabels, la lutte contre l’obsolescence programmée et le soutien aux entreprises pour qu’elles communiquent leur impact environnemental sur la biodiversité. 

Il est possible de réécouter ce séminaire en ligne, sur notre chaine Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=0IZJ0z-BsL4&t=1s 

Les actes du séminaire

Le 16 novembre 2022 s’est déroulé à Paris le séminaire annuel de notre Académie. L’objectif était d’échanger nos analyses autour de la valeur communication des normes et labels. La journée a été, de l’avis général, très riche, nous publions ici une synthèse des contributions des chercheurs qui sont intervenus.

L’ensemble des interventions, celles des praticiens et les échanges sont visionnables sur notre chaîne YouTube.

Le sujet du greenwashing est à nouveau à l’avant de l’actualité. Alors que la Convention citoyenne sur le Climat avait relancé le débat sur la compatibilité de la publicité avec la lutte contre le dérèglement climatique, le greenwashing et son augmentation ces deux dernières années semble signifier une certaine légèreté des publicitaires à s’emparer pleinement du sujet.

La question n’est pas réductible à un seul pays. Pour notre première conférence de l’année, nous vous proposons des témoignages de spécialistes en provenance de cinq pays :

  • Belgique :           Anne-Marie Cotton, Artevelde Université Gand
  • France :              Albin Wagener, Université Rennes 2
  • Québec :             Ambre Creux-Martelli et Stéphanie Yates, Université de Québec à  Montréal
  • Suisse :               Julien Intartaglia, HEG Arc Neufchâtel
  • Maroc :                Karine Johannes, Université internationale de Rabat

A la suite de ces présentations, Madame Laetitia Montero, de l’Unité Production et Consommation durable du Programme des Nations Unies pour l’Environnement nous exposera le travail réalisé à l’échelle internationale pour l’Environnement pour tenter d’endiguer le phénomène.

Nous pourrons ensuite débattre tous ensemble du sujet.

La conférence sera introduite par Thierry Libaert, Président de l’ACCS, animée par Justine Lalande, Secrétaire générale de l’ACCS et Bernard Motulsky, Vice-Président de l’ACCS, en tirera les conclusions.

Pour vous inscrire : https://www.eventbrite.fr/e/billets-tout-un-monde-de-greenwashing-regards-croises-517910162237

Le programme de notre séminaire annuel est désormais finalisé. Il porte sur la question des normes et labels et aura lieu le mercredi 16 novembre prochain à Paris. Il sera retransmis également en visio.

Vous pouvez vous inscrire à l’aide du lien ci-joint : https://www.eventbrite.ca/e/billets-labels-normes-et-certification-seminaire-du-16-novembre-2022-421367099337

Le programme pourra encore légèrement changer au niveau des horaires mais les interventions sont bien calées.

Le programme de notre séminaire annuel qui aura lieu le 16 novembre prochain est désormais finalisé. En voici le programme :

PROGRAMME

9 h 00 : Ouverture. Thierry Libaert. Président de l’ACCS. 

9 h 10 : 1ère partie. La certification dans le secteur minier

  • Enjeux communicationnels d’une certification environnementale en zone minière en Côte d’Ivoire : l’exemple de ISO 14001 à la Mine de Tongon. Moussa Coulibaly, doctorant à l’Université Alassane Ouattara. (Côte d’Ivoire) 
  • La mise en valeur de la norme VDMD dans les communications des compagnies d’exploitation minières en territoire québécois : quelle utilité ? Justine Lalande. Doctorante à l’UQAM, coordonnatrice scientifique du LabFluens.

9 h 40 : Débat

10 h 00 : 2ème partie. La certification dans les relations fournisseurs, sous-traitants et actionnaires

  •  L’effet pervers du rapport de développement durable ou quand la reddition de compte participe au greenwashing. Marie Lou Gagnon. Conseillère en communication stratégique au ministère du Conseil exécutif au gouvernement du Québec et étudiante au Programme de Responsabilité sociale des organisations à l’UQAM. 
  •  De l’objectif de communication à son dépassement: les bénéfices émergents associés à la labellisation RFAR portée par le Médiateur des entreprises Hughes Poissonier. Professeur à Grenoble Ecole de Management et Directeur de l’IRIMA (Institut de Recherche et d’Innovation en Management des Achats).
  • Le label B Corp invite-t-il vraiment à améliorer les pratiques durables des entreprises ? Sabrina Courtois. Doctorante à l’Université catholique de Louvain. Institut de recherches en management et organisations. 

11 h 00 : Entreprises à mission, B Corp et label RSE, le point de vue d’un praticien. Gildas Bonnel, président de la commission développement durable de l’AACC.

11 h 20 : Débat

11 h 40 : Normes, labels et communication responsable, Valérie Martin, cheffe du service mobilisation citoyenne et médias de l’ADEME.

12 h 00 : Débat

12 h 30 : Pause déjeuner

14 h 00 : 3ème partieVisibilité des normes et opinion publique

  • Impact des scorings alimentaires ambivalents sur le comportement des consommateurs. Axelle Dorisse. doctorante en marketing à l’UCLouvain Fucam Mons, (LouRIM).
  • Une « reconnaissance empilée » suffit-elle à instaurer la visibilité ? Céline Espuny, professeure Aix-Marseille (IMSIC) et Catherine Loneux Professeure Rennes II (Prefics)

14 h 40 : Débat

15 h 00 : Labels et normes, quelle régulation ?

  • Le rôle de l’ARPP dans la régulation des publicités utilisant des labels. Magali Jalade. Directrice juridique et Affaires Publiques. ARPP. 
  • La norme ISO 26000, une vision internationale de la responsabilité sociétale. Pierre Mazeau, Ex Président de la Commission Développement Durable Responsabilité sociétale de l’AFNOR. 
  • La régulation européenne, Corporate sustainabilty directive et référentiel RSE Européen. Emmanuel Bloch. Directeur Responsabilité d’entreprise, Thalès. Maître de conférences associé Paris II. 

15 h 45 : Débat

16 h 15 : Conclusions. Bernard Motulsky. Vice-Président de l’ACCS

16 h 30 : Fin

Séminaire Académie des Controverses et de la communication sensible (ACCS) : 28 juin 2022 18h-19h30

Les crises font bouger les lignes de la communication interne des entreprises.

Et c’est sans doute au premier chef parce que le travail et les relations sociales changent (télétravail, nouvelle organisation des temps et des espaces…) que la communication interne se transforme.

Nous verrons quelles formes prend cette transformation (mise en visibilité du travail réel, rapprochement des équipes et des salariés en situation critique…)

Ce sont aussi les enjeux du travail et du social qui font que les communicants sollicitent plus qu’hier les sciences humaines et sociales au cœur de leur métier et de leurs pratiques.

Trois intervenants :

Jean-Marie Charpentier, consultant, administrateur de l’Association française de communication interne (Afci)

Delphine Jarosinski, Responsable Communication CHU Brugmann, membre de l’Association belge de communication interne (ABCi)

Vincent Brulois, enseignant-chercheur en sciences de l’information et de la communication à l’Université Sorbonne Paris Nord

Inscription à l’événement :

https://www.eventbrite.fr/e/billets-le-travail-nouvelle-frontiere-de-la-communication-interne-336581473247