[PROLONGATION] Appel à contribution – La dénomination positive

Appel à contribution.

1er séminaire de l’ACCS. La dénomination positive

Jeudi 25 octobre. 

Parmi les procédés de la communication sur les sujets sensibles, notamment liés aux enjeux environnementaux, la dénomination positive apparaît souvent comme une stratégie classique et indolore de communication. Utilisée massivement par un certain nombre d’acteurs, elle consiste en un travail de resémantisation tout comme une entreprise de légitimation d’une activité perçue de manière négative dans l’opinion publique (Libaert & Allard-Huver, 2014 ; Gautier & Benjaminsen, 2012). Cette stratégie qui s’appuie dans certains champs sur la volonté de faire évoluer les représentations sociales et les discours a pris toutefois une dimension dans le cas des discours environnementaux autour de certains objets polémiques (Amossy & Burger, 2011 ; Mauger-Parat & Peliz, 2013 ; Libaert, 2015). Ainsi, par un travail organisé, souvent avec l’aide de professionnels de relations publiques, l’utilisation de la dénomination positive poursuit un objectif de meilleure acceptabilité sociale d’activités économiques.

 

Cette technique mobilise des mécanismes d’ordre rhétoriques, idéologiques et communicationnels qui soulèvent d’autres questions qu’une simple volonté de « positiver » ou de « réenchanter » les rapports entre acteurs. Il s’agit, en effet, d’utiliser tous les artifices de la langue et de la rhétorique pour minimiser au maximum la perception négative d’un produit, d’une entreprise ou d’un secteur d’activité (Van Dijk 2006 ; Oreskes & Convay, 2012).

 

Si ces conséquences idéologiques sont clairement identifiées dans le domaine politique et participent de la construction du débat public depuis longtemps, elles sont encore peu étudiées dans le cadre des relations publiques et de la communication d’entreprise où leur impact est loin d’être neutre, en particulier sur les discours liés à l’écologie. Ainsi, l’utilisation de la dénomination positive soulève un débat éthique sur des pratiques limites et qui mettent en cause la responsabilité et le rôle même des communicants et de leurs pratiques discursives au sein de la sphère publique. La dénomination positive parce qu’elle s’inscrit bien souvent dans des stratégies de communication sur des sujets sensibles, a des effets sur la construction des débats publics autour de ces mêmes sujets. Les communicants participent de fait au positionnement voire à la polarisation des acteurs sur des enjeux de société et des sujets polémiques.

 

Le séminaire organisé par l’ACCS accueillera des contributions autour des axes (non limitatifs) suivants :

  • Un axe sémantique/linguistique portant sur les dispositifs rhétoriques de construction et d’utilisation du dispositif de dénomination positive
  • Un axe thématique visant l’analyse de pratiques sectorielles : produit/secteur d’activité
  • Un axe agonistique relatif à l’argumentation de combat dans un contexte évolutif.
  • Un axe Ethique concernant la responsabilité du communicant.

 

 

Le projet de contribution (Une page word) doit être adressé avant le vendredi 21 septembre à Thierry Libaert, Bernard Motulsky et François Allard-Huver à l’adresse suivante : contact@academie-ccs.org

 

La sélection sera annoncée fin septembre.