Le 26 mars dernier, l’Académie des Controverses et de la Communication Sensible (ACCS) a organisé son premier séminaire de l’année 2024, axé sur le thème de la communication européenne.
Thierry Libaert, président de l’ACCS, a ouvert la conférence en soulignant trois défis majeurs de la communication européenne : le manque d’une voix principale, l’absence d’un récit commun européen et le défaut d’une incarnation claire dans cette communication.
George Lewi a ensuite abordé le concept de la « marque Europe ». Il propose trois temps clés d’une marque : sa naissance, sa sagesse et la construction de son mythe, symbolisant sa pérennité. La période de naissance de l’Europe s’est ainsi étendue jusqu’en 1979, année marquée par les premières élections au suffrage universel de l’UE. La phase de sagesse a ensuite été caractérisée par la construction de la marque, notamment via la signature de nombreux traités. En 1999, avec l’introduction de l’Euro, a commencé une nouvelle ère marquée par l’affirmation de la puissance européenne, mais aussi par des tensions internes. Pour conclure, monsieur Lewi a souligné deux marques fortes de l’Europe : l’Euro et Erasmus, symbolisant la facilité d’échange et de mobilité au sein de l’Union. Il a plaidé pour le développement continu de la marque Europe autour de valeurs telles que la rencontre entre les peuples, à l’instar du succès d’Erasmus.
Karine Johannes a ensuite examiné la communication européenne en dehors du continent, en présentant d’abord sur les 139 délégations de l’UE dans le monde. Ses recherches lui ont permis d’identifier trois paradigmes communicationnels : diplomatique publique, communicationnel et médiatique. Madame Johannes a enfin souligné les différences dans la communication européenne à l’étranger vs sur le territoire, notamment la présence d’un émetteur unique incarné par l’ambassadeur ou l’ambassadrice et l’existence de rituels et de mythes fondateurs.
Nicolas Baygert a conclu la conférence en abordant le leadership européen et son impact sur la marque de l’UE. Il a noté la compétition entre les présidents de l’Union européenne, exacerbée par l’ambiguïté des rôles définis par les différents traités. Cette rivalité se traduit par des conflits de visibilité médiatique et d’influence politique. Il conclue en suggérant une fusion des différentes présidences pour une Europe plus efficace et plus forte.
Si vous avez manqué la conférence, vous pouvez la visionner sur notre chaîne YouTube : https://youtu.be/nvneCdVlQbw